18/06/2011

Ode au Vent


 
Si tous les éléments de la nature avaient leur propre page Facebook, je crois qu'il n'y a que sur la liste du Vent où j'aimerais être un "ami".

Elle est fabuleuse de variété, Dame Nature. Mais bon, autant j'aime la pluie, elle demeure une chute d'eau verticale. Sauf, tiens justement, quand le vent s'en mêle. S'emmêle.

La Neige aussi c'est magnifique, mais j'en ai tellement vu. C'est comme le gâteau au chocolat: on a beau aimer ça, après le 22ième morceau, on veut des légumes. Et puis ce n'est que de l'eau gelé. N'empêche, le flocon a une prestance que la simple goutte n'a pas, je lui accorde ça.

Évidemment, le Soleil. Pas de Soleil, pas de chaleur. Pas de vie. Mais si on peut dire qu'il brille, on peut pas dire que c'est par son originalité. Présent et absent aux mêmes heures. Toujours le même arc dans le ciel. Toujours jaune. Toujours rond. Un Soleil bleu rectangulaire demain matin, il me semble que ce serait intéressant, non ?

La Lune au moins nous fait un clin-d'oeil à tous les 28 jours. Et puis elle a des taches, comme sur les mains des vieux. Et elle n'est pas bien loin. Je l'aime bien moi la Lune. Elle se comporte davantage comme un humain que l'autre. Elle a un petit coté délinquant que j'estime. L'autre, le jaune, est tellement sérieux, tellement adulte.

Quoi d'autre ? Les Orages. Ah là, coup de coeur (coup de foudre ?). Les Éclairs et le Tonnerre, jumeaux non identiques, de bons amis à moi. Mais rares, très courts, et pas tout à fait des éléments pendant lesquels on atteint le Nirvana au milieu d'une profonde méditation. Même que ça peut stresser un brin. Et puis, une partie de la beauté d'un orage c'est le vent. On revient à mon premier amour.

Le Vent.

Dieu qui expire.

Trouvez-moi quelque chose d'autre dans tout l'Univers qui est si présent en étant si absent. Invisible. Sans couleur. Sans saveur. Sans odeur. Sans origine précise connue. Sans fil d'arrivée précis. Impossible de prévoir son comportement précisément. Ne se conçoit que par l'effet qu'il a sur les autres. Il faut qu'un arbre ait des feuilles pour qu'on "voit" le Vent. C'est l'élément de la Nature le plus difficile à bien décrire, cerner. Un concept qui, quand il s'applique aux êtres humains, me fait sourciller d'intérêt. Ce sont les plus ténébreux, les plus complexes qui sont les plus intéressants. 

Le Vent oblige Donald Trump à dépenser des fortunes de produits aérosols pour son toupet chéri. Il assèche ce qui est mouillé et allège la lourdeur des canicules. Produit de l'électricité. Repose les oiseaux qui traversent les continents. Fait la poudrerie de janvier et les tempêtes de sable du désert de Gobi. Et .

Pas une mauvaise contribution au quotidien des Humains pour quelque chose qu'on ne peut pas voir, toucher, sentir, décrypter ou saisir.








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