Il y a ceux et celles qu'on trouve amusants.
Desquels on applaudit le talent.
Qui nous divertissent.
Qui nous intriguent.
Qu'on aime aussi, aimer se conjuguant ici à tous les degrés d'une échelle qui va de 1 à 1000.
Mais combien d'humains ont une place de près ou de loin dans votre vie, à propos desquels vous pouvez dire, de manière solide: ADMIRATION !
Probablement comme moi, moins que les doigts d'une main.
Pour moi, de cette main, le pouce se nomme Claude Robinson.
Le graphiste de profession a créé un personnage dessiné il y a une vingtaine d'année: Robinson Curiosité. Et il s'est fait volé son idée. Quelques "bandits à cravates et en jupons", dixit Yves Boisvert, ont trouvé l'idée bonne à exploiter sans jamais trouver par contre l'idée de payer des droits d'auteurs, valable.
Claude Robinson a donc poursuivi.
David contre Goliath.
Un individu contre Cinar, compagnie dont la valeur à l'époque était estimée à un quart de milliard de $.
Du fond de leurs bureaux aux tapis probablement épais comme des futons, on a du s'esclaffer. "Nos avocats vont l'avoir à l'usure". Un petit minable osait défier la Machine ? "Ah !"
Le combat de Robinson aura duré 18 ans.
DIX-HUIT ANS !!!!
On l'a traîné dans la boue. Traité de tous les noms. On a fait durer les procédures, convaincu qu'on aurait le petit barbu à l'usure.
Quand le premier jugement a favorisé Robinson, Cinar porté la cause en appel, convaincu que le temps était leur allié.
Les années ont passées. La cour d'Appel a rendu un jugement à la baisse qui amputait une bonne partie de ce que le premier jugement donnait à Robinson en dédommagement. Mais reconnaissait encore une fois le vol d'idée par Cinar.
Alors ce diable d'homme s'est retroussé les manches et a porté la cause en Cour Suprême.
Le jugement vient de tomber.
En sa faveur.
18 ans après avoir demandé 2.5 millions de $ en dédommagement, Cinar, qui en passant a dû en dépenser davantage en frais d'avocat pendant toutes ces années, est vaincue.
Claude Robinson y a laissé des Everest d'énergie nerveuse. Il a accumulé une dette de 2.3 millions de $ en frais d'avocats à payer. Et devra se faire payer alors que Cinar n'existe plus comme tel et sa filiale a été vendue a des Ontariens.
Même chose en Europe où Christophe Izard, le prétendu auteur de "Robinson Sucroë" (!!!), n'est plus dans le portrait.
Combien Claude Robinson pourra t-il récupérer ? Probablement trop peu pour payer ce qu'il doit à ses avocats.
Que reste t-il de cet épique combat ?
Des constats légaux qui serviront les prochains qui auront à défendre leurs droits d'auteurs. C'est au moins ça.
Et pour moi, une immense admiration pour un homme qui a donné à tous une foutue de belle leçon de droiture et de courage.
Je reste perplexe devant cette série de poursuites. J'ai beaucoup d'estime pour M. Robinson et un préfond dégoût pour ces corporations qui savent profiter d'un système juridique disfonctionnel.
RépondreSupprimerM. Robinson a justement prouvé qu'il faut réformer ce système, que la cour suprême ne devrait pas accepter n'importe qu'elle cause en appel,
Bref, je ne sais pas qui a gagné, je sais qui a perdu.
Grand-Langue
En effet, 18 ans de combat et toujours pas un sou dans ses poches. Il a gagné sa cause, mais pour l'efficacité du système de justice, on repassera.
RépondreSupprimerBonne année 2014.
Peut-on dire qu'il a gagné? Après avoir payé ses frais, il est dans le rouge! Il s'est fait voler par les corporations et par le système de justice! Il s'est fait voler 18 ans aussi!
RépondreSupprimerÀ mon sens, il a perdu sur toute la ligne.
Grand-Langue
Je ne serai pas aussi tranchant que vous avant encore 2 ou 3 ans. Tout dépendra de ce qu'il peut récupérer en argent. Il a le jugement de la Cour Suprême de son côté quand même. Un exemple, il demande maintenant de récupérer le caution qu'a dû payer Weinreich de Cinar, pour sortir de prison quand il a été arrêté. Quelque chose comme $120,000 je crois. Si la Cour pouvait lui permettre ce genre de raccourci pour récupérer son dû, ça pourrait ressembler éventuellement à une défaite pas si totale. J'ai entendu dire aussi que l'UPAC cherche à sortir ce que W. a caché aux Bermudes en paradis fiscaux. Encore là, si la Cour pouvait permettre à Robinson de récupérer une partie de ces sommes... Mais j'avoue que je fais du "wishful thinking". Si les choses n'ont pas changé dans 2-3 ans toutefois, je serai aussi négatif que vous.
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