Le Nirvana est une belle idée... romantique. D'imaginer un profond et parfait état de paix, permanent, est illusoire dans la matérialité. C'est comme être sur une plage au soleil, les yeux fermés, somnolent. Sept ou deux grains de sable sur le dos suffisent pour agacer. Alors demander à la Vie (mot qu'on devrait toujours écrire avec un V majuscule, par respect), de cesser de lancer des roches, même des cailloux, même de minuscules grains de sable; hautement improbable. On passe donc au plan B; il reste quoi comme état de paix possible ?
Pour qui a vécu 4 ou 5 décennies, quelques évidences se dessinent. La permanence de quelqu'état que ce soit est impossible. Par définition, la Vie est un phénomène dont la seule certitude est le changement. Les moments de bonheur ne peuvent donc n'être qu'épisodique. La bonne nouvelle c'est qu'on peut dire la même chose des mauvais moments. Il y a probablement moyen de se creuser une zone de confort, doux, fait d'un minimum d'aspérités, pour plus ou moins longtemps. Mais les moments où on ne peut pas cesser de sourire de joie sont rares. Et parce qu'ils sont rares...
Quand un de ces petits créneaux de temps cuit pour vous par le four des Dieux se présente, arrêtez tout, et goûtez-le, dégustez-le, ralentissez le temps si possible, éliminez du moment autant que possible l'intrusion d'idées d'une autre origine. Retenez votre souffle pour forcer votre corps à participer à plein à la magie du moment. Essayez de canaliser votre excitation pour ne rien en perdre: visualisation, intensification des images que l'esprit vous propose, se laisser rire à haute voix, par exemple.
Hyper-sensualisez-le.
En général, même dans le cas de la naissance d'une Idylle (Idylle commence comme Idiot et se termine comme Imbécile, disait un homme probablement déçu), on ne peut pas prévoir ce genre de magie. La Vie les sème et un nous accroche à l'occasion. Quand on veut les répéter, on prépare, on suscite, on essaie de reproduire la performance, l'action qui a mené au dernier de ces moments. Or, toute préparation est un effort, et c'est dans l'absence d'effort, dans l'abandon qui laisse toute la place à l'inconnu, que le terrain est le plus propice à l'apparition de ces éclairs. Ou mille-feuilles. (En passant, manger un mille-feuille, surtout en gardant la croûte du dessus pour la fin, peut aussi mener à un de ces moments cuits par les Dieux. Je fais dans l'allégorie alimentaire ce matin). J'ouvre ici une porte grinçante sur un immense débat: Faire ou Lâcher-Prise. On ira dans cette pièce une autre fois.
Je reçois à l'instant un courriel de quelqu'un qui signe "Huge Fan of Your Genius", qui dit: "But what's your point Man ?"
Pourquoi un point ? Un début d'explication serait à nouveau un effort fait qui m'éloignerait du simple plaisir passif d'apprécier ce qui est agréable. C'est pas toujours de grands gâteaux que nous préparent les Dieux, mais un cadeau est un cadeau. C'est juste que je suis là, dans mon fauteuil préféré, moulé au fil des années à mon mignon petit derrière, sirotant mon deuxième espresso, les pieds nus sur le meuble, la dérive mentale agréable, le corps encore un peu engourdi par le sommeil, l'esprit qui fait du canot sur une rivière calme. J'en suis presque, juste là, à aimer la musique country. C'est vous dire.
C'est certain que ce moment-café du matin est préparé. Mais l'état d'âme qui l'accompagne est malgré tout d'une qualité aléatoire. Hier matin par exemple; même préparation, puis un coup de téléphone dont je me serais passé et hop, aux égouts le mini-nirvana. Et je vous dis pas, pour l'amour de la musique country...
Il y a quelques mots passe-partout de la langue française qu'on ballotte sans y accorder assez d'importance et d'honnêteté; "Ça va bien". Je vous propose de commencer à partir d'aujourd'hui, de ne plus jamais les utiliser sans que oui, de fait, on les ressentent profondément. C'est le dernier ajout fait à la Constitution du pays Toulmonde.
Soyez heureux
Soyez réceptifs.
Pour qui a vécu 4 ou 5 décennies, quelques évidences se dessinent. La permanence de quelqu'état que ce soit est impossible. Par définition, la Vie est un phénomène dont la seule certitude est le changement. Les moments de bonheur ne peuvent donc n'être qu'épisodique. La bonne nouvelle c'est qu'on peut dire la même chose des mauvais moments. Il y a probablement moyen de se creuser une zone de confort, doux, fait d'un minimum d'aspérités, pour plus ou moins longtemps. Mais les moments où on ne peut pas cesser de sourire de joie sont rares. Et parce qu'ils sont rares...
Quand un de ces petits créneaux de temps cuit pour vous par le four des Dieux se présente, arrêtez tout, et goûtez-le, dégustez-le, ralentissez le temps si possible, éliminez du moment autant que possible l'intrusion d'idées d'une autre origine. Retenez votre souffle pour forcer votre corps à participer à plein à la magie du moment. Essayez de canaliser votre excitation pour ne rien en perdre: visualisation, intensification des images que l'esprit vous propose, se laisser rire à haute voix, par exemple.
Hyper-sensualisez-le.
En général, même dans le cas de la naissance d'une Idylle (Idylle commence comme Idiot et se termine comme Imbécile, disait un homme probablement déçu), on ne peut pas prévoir ce genre de magie. La Vie les sème et un nous accroche à l'occasion. Quand on veut les répéter, on prépare, on suscite, on essaie de reproduire la performance, l'action qui a mené au dernier de ces moments. Or, toute préparation est un effort, et c'est dans l'absence d'effort, dans l'abandon qui laisse toute la place à l'inconnu, que le terrain est le plus propice à l'apparition de ces éclairs. Ou mille-feuilles. (En passant, manger un mille-feuille, surtout en gardant la croûte du dessus pour la fin, peut aussi mener à un de ces moments cuits par les Dieux. Je fais dans l'allégorie alimentaire ce matin). J'ouvre ici une porte grinçante sur un immense débat: Faire ou Lâcher-Prise. On ira dans cette pièce une autre fois.
Je reçois à l'instant un courriel de quelqu'un qui signe "Huge Fan of Your Genius", qui dit: "But what's your point Man ?"
Pourquoi un point ? Un début d'explication serait à nouveau un effort fait qui m'éloignerait du simple plaisir passif d'apprécier ce qui est agréable. C'est pas toujours de grands gâteaux que nous préparent les Dieux, mais un cadeau est un cadeau. C'est juste que je suis là, dans mon fauteuil préféré, moulé au fil des années à mon mignon petit derrière, sirotant mon deuxième espresso, les pieds nus sur le meuble, la dérive mentale agréable, le corps encore un peu engourdi par le sommeil, l'esprit qui fait du canot sur une rivière calme. J'en suis presque, juste là, à aimer la musique country. C'est vous dire.
C'est certain que ce moment-café du matin est préparé. Mais l'état d'âme qui l'accompagne est malgré tout d'une qualité aléatoire. Hier matin par exemple; même préparation, puis un coup de téléphone dont je me serais passé et hop, aux égouts le mini-nirvana. Et je vous dis pas, pour l'amour de la musique country...
Il y a quelques mots passe-partout de la langue française qu'on ballotte sans y accorder assez d'importance et d'honnêteté; "Ça va bien". Je vous propose de commencer à partir d'aujourd'hui, de ne plus jamais les utiliser sans que oui, de fait, on les ressentent profondément. C'est le dernier ajout fait à la Constitution du pays Toulmonde.
Soyez réceptifs.
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