17/08/2012

Les yeux de Tilda Swinton


Je suis un mésadapté affectif du cinéma. Un consommateur excessif irrégulier. Un compulsif épisodique de films. Un malade de "vues" quoi.

Et la mi-juillet venue, ayant prit juste ce qu'il faut de retard dans la colonne des "Qu'il faut voir", je me suis jeté à l'eau et gavé de 23 films en trois semaines.

Des bijoux, évidemment sur le lot. Et comme d'habitude, ce sont surtout les performances d'acteurs qui m'ont tatoué le souvenir de la qualité, du plaisir.

J'avais pas vu "The Reader". Ah là là, je retire tout ce que j'ai déjà pensé de Kate Winslet. Il y a des performances comme ça qui font passer une actrice, un acteur, dans le "Hall of Fame" de mon estime, de belle gueule sans trop d'intérêt à "mon respect à vos pieds". De Caprio par exemple. Bof le Titanic. Mais à partir de "Streets of New York"; hum, pas si mal.

Brad Pitt: bof, jusqu'à Twelve Monkeys. Tout petit rôle, mais celui d'un "acteur". Bon, faut pas parler d'Oscar pour si peu, mais mettons qu'il passe depuis de la cheville au mollet de Daniel Day Lewis. Johnny Depp, même combat. Pour les autres Tom Cruise et Keanu Reeves, j'attends encore.

Bref, on peut être populaire parce qu'on a un beau nez symétriquement bien placé au milieu du visage, faut pas encore mêler talent et popularité.

Pour les femmes c'est plus délicat. Je veux dire par là que mon jugement est teinté par mon hétéro-sensualité. Il y a des critères qui entrent dans mon jugement qui sont absents de mon regard sur les acteurs.

Bien sûr il y a les Keanu Reeves féminins. Cameron Diaz par exemple. Ou Reeze Winterspoon (comment est-ce possible que le maillon faible d'un film comme "Water for Elephants" soit son plus prestigieux nom au générique ???).

Et autres Sandra Bullock...

Bon, on s'entend les gars, il n'y a qu'une Reine: Kate Blanchet. La Grâce (je dois utiliser la majuscule dans son cas), le Feu, le Mouvement, toujours le bon (est-ce que Kate Blanchet peut bouger un bras de la mauvaise façon ?), le TALENT. Mon choix de la meilleure actrice vivante.

Elle a ses Dames de compagnie; Kate Winslet, par exemple, s'y joint avec The Reader.

Et il y a les inclassables. Du lot, comme une fève rouge dans un bol de pois chiche, la plus aguichante, la plus... in-tri-gan-te, par ses choix de rôles, ses choix de vie, son accent, son style androgyne, et SURTOUT, par son regard de velours d'enfant surprise en train de voler des biscuits au milieu d'un visage entre mâle et femme, la plus magnétique; Tilda Swinton.

Mais à quoi Dieu a t-Elle donc pensé quand Elle a créée ce visage ? Elle était entre deux verres de vins célestes ?

Il faut voir I Am Love. Il faut voir et re-voir "Orlando". La première fois pour le film. Ensuite, comme on s'installe devant la Mona Lisa pour essayer de percer le secret d'un certain sourire. Pour la leçon d'actrice qui dit à chaque mouvement; "je ne joue pas, je m'étonne. Partagez !"

Pour les 5 ou 6 fois pendant le film où Swinton regarde fixement la caméra avec l'air de dire: "Ce qu'on s'amuse quand même... on continue ?".

Pour le rêve. Pour le jeu. Pour décrocher.

Pour les yeux de Tilda Swinton.




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